Un prénom : Grégoire
Un beau nom : AHONGBONON
Né au Bénin en 1953, il peut être considéré comme l'un des pionniers de la prise en charge de la maladie mentale dans ce pays.
Mais c'est en Côte d'Ivoire qu'il a créé l'Association SAINT-CAMILLE-DE-LELLIS en 1983
Dans les rues et les villages du Bénin...
Le personnel de la St Camille est officiellement habilité à recueillir les malades mentaux qui errent dans les rues, pour les conduire et les accueillir dans les centres de soins du Bénin. Homme d'action, Grégoire lui-même va dans les villages de brousse et s'adresse aux familles et aux habitants réunis, pour leur expliquer que les personnes qu'ils ont enchaînées sont atteintes d'une maladie mentale que l'on peut traiter par des médicaments. C'est un combat contre les préjugés et les pratiques archaïques. Combat qui porte ses fruits : les mentalités évoluent peu à peu. On voit de plus en plus souvent des familles qui, d'elles-mêmes, conduisent leur malade au centre le plus proche de leur domicile.
Dans les centres de la Saint-Camille...
Les malades en traitement doivent se nourrir et prendre quotidiennement des médicaments psychotropes. Grégoire et les responsables des centres de la St Camille doivent s'activer pour trouver l'argent nécessaire à l'achat de la nourriture africaine de base, à l'achat d'une quantité importante de comprimés ou de produits médicamenteux pour injection. Une organisation "pairs aidants" permet aux malades qui vont mieux de rendre des services matériels pour la vie quotidienne des centres de soins. Cela contribue à créer une atmosphère familiale où chacun peut se sentir utile et reconnu. Au terme du processus de traitement, le retour dans le milieu de vie ordinaire de chaque ancien patient, est envisagé et préparé dans un centre de réinsertion. Quelques personnes dont la maladie est sous contrôle, peuvent même bénéficier d'une formation de 3 ans pour devenir infirmier psychiatrique et exercer ensuite dans les centres de soins de la Saint Camille.
Dans les médias européens et nord-américains ...
Porte-parole des "sans-voix", des "oubliés des oubliés", Grégoire AHONGBONON a été interviewé par des journalistes de grands quotidiens nationaux français et canadiens. Le "New York Times" lui a consacré un article et une vidéo. Plusieurs chaînes de télévision ont diffusé des reportages, documentaires, cours métrages. Il existe un long métrage en espagnol.
Pour couronner le tout...
Déjà en 1998, l'OMS (Organisation Mondiale de la Santé) a décerné à l'ASSOCIATION SAINT CAMILLE-DE-LELLIS le prix mondial de la lutte contre l'exclusion sociale. Le 13 janvier 2016, Grégoire AHONGBONON a été élu AFRICAIN DE L'ANNEE 2015. (he won the Daily Trust African of the Year award). Respecté et vénéré à la manière africaine par celles et ceux qu'il a libérés de leurs chaînes, le défenseur des malades mentaux d'Afrique de l'Ouest a aussi reçu une consécration officielle venue de hauts-dignitaires représentant toutes les régions du continent africain.